Trois gouttes de lumière…

Dans une vie, certaines personnes sont influentes. Des individus qui nous marquent à vie par leur personnalité, leur aura. Un homme qui m’a profondément inspiré est un prêtre; l’abbé Léo Foster.

En plus d’avoir célébré mon mariage, il était notre aumônier au Service de police de Longueuil durant les années 1970-80. Il avait toujours les bonnes paroles pour soulager les malades de leurs souffrances et réconforter les policiers qui passaient une mauvaise période. Il savait choisir les bons mots, et avait une écoute attentive. De plus il exprimait aussi ses réflexions avec très belle plume.

C’est d’ailleurs lui qui rejoignait régulièrement les troupes avec ses « Trois gouttes de lumière », un slogan évocateur dont j’ai repris la formule et le titre dans mon blogue, comme celui d’aujourd’hui. Il pondait toujours des messages d’espoir, de pardon, d’altruisme et de réconfort. Il est décédé en juillet 1988.

Récemment, un policier de Longueuil, à la retraite et que j’ai eu la chance de connaître et de côtoyer, est passé de vie à trépas, et un autre confrère en a profité pour republier un texte que l’abbé Foster avait rédigé tout juste quelques jours avant sa mort. Il avait rempli sa mission jusqu’au bout.

C’est ce texte, toujours d’actualité, que je vous propose aujourd’hui dans mes Trois gouttes de lumière, afin de lui rendre hommage.

LA TENDRESSE AU FIL DES JOURS

La tendresse, c’est l’une des denrées les plus rares qui soit. Si la fermeté, le rigorisme, la vigueur peuvent être identifiés, la tendresse, par ailleurs, a bien peu de place pour où s’exprimer; si on est doux et calme, on passe pour un mou; si l’on ne crie pas, on manque de caractère; si l’on essaie de prodiguer quel qu’attention à l’être qu’on aime, c’est qu’on « s’attend à autre chose ». Pourquoi ne pourrait-on pas aimer pour aimer ? Regarder pour regarder ? Caresser son ou sa conjointe parce que ça nous plaît, ça nous fait du bien et qu’on l’aime davantage.

L’image de deux personnes du troisième âge qui se tiennent la main; le père qui ouvre ses bras spontanément pour protéger son enfant : « Saute, je suis là ! »; la maman qui est toute pleine d’attention et de respect pour les soins du nourrisson; le vieux Curé d’Ars qui pose sa main sur la tête des jeunes; le couple qui se dit encore des mots doux après 10, 20, 30, 40 ans de mariage; le(la) policier(ère) qui sait s’arrêter et expliquer calmement les règlements qu’il a déjà ânonné des centaines de fois; des adolescents qui découvrent les merveilles de la nature; les jeunes scouts et guides qui apprennent les rudiments de leur métier, entraînés par un chef plus âgé, voilà autant d’exemples de tendresse vécues au fil des jours.

Les « vieux » sont bien en se tenant la main : ils ont la certitude de ne faire qu’un. Le père donnerait toute sa vie pour sauver son fils. Que deviendrait le bébé sans l’engagement à long terme de sa maman ? Le couple ne peut vivre s’il ne s’aime pas au fil des jours et des ans.

Dans un monde où tout est minuté, on oublie la tendresse. Faut avoir du temps devant soi pour vivre la tendresse. Faut même s’arrêter spécialement, réapprendre à respirer et vivre ce qu’on a dans le cœur depuis toujours mais qu’on n’a pas osé exprimer.

Manquer de tendresse, c’est inconfortable; la dégringolade, la vie en gang sans tendresse vident les cœurs et favorisent le stress.

Léo Foster, Aumônier
Police de Longueuil
Le 6 juillet 1988

Un merci tout spécial à Mario Solari d’avoir ressorti ce texte.

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